Andromak
CHÂTEAU ROUGE
mercredi 20 > vendredi 22 novembre
Grande Salle
Placement numéroté
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Un spectacle présenté par la Compagnie Kourtrajmé
D’après Jean Racine
Mise en scène Cyril Cotinaut
Avec Habib Adda, Dayana Bellini, Wacil Ben Messaoud, Moussa Cissé, Vera Cupic-Vojnovic, Gradi Kumbi, Kahina Lahoucine, Olivia Kuy
Lumières Andrea Vida
Collaboration artistique Sébastien Davis et Ludivine Sagnier administratrice de production : Nedjma Hachemi
Production : Compagnie Kourtrajme
Coproduction : Châteauvallon-Liberté, scène nationale de Toulon • Château Rouge, scène conventionnée d’Annemasse • Théâtre Jean-François Voguet, Fontenay-sous-bois • Ateliers Médicis, Clichy-Montfermeil
Soutien : ADAMI • CENTQUATRE-Paris
Note d’intention du metteur en scène
Face à l’inquiétude que génèrent les tensions entre communautés, nations et individus, la culture et le spectacle vivant ont un rôle important à jouer en créant des passerelles entre les cultures, entre les langues et langages, entre les modes de vie et autres signes de représentation, d’appartenance.
Mettre en relation Jean Racine, dramaturge français du 17ème siècle, auteur de tragédies classiques versifiées, et les jeunes acteurs de la Compagnie Kourtrajmé relève autant du cliché que de la nécessité.
Car de prime abord, la distance qui les sépare – langue, thèmes, statut social… – peut sembler infranchissable. Et pourtant…
En utilisant d’un côté une méthode de répétition qui privilégie le sens avant la lettre, l’organicité avant la règle, la liberté avant la précision, et d’un autre côté en choisissant Andromaque, une pièce qui met en scène des personnages en proie à leurs désirs violents, leur impuissance et leurs échecs, la rencontre devient évidente, les corps, personnalités, singularités des acteurs absorbent la syntaxe racinienne et ces personnages d’un autre temps, d’une autre époque, d’autres moeurs prennent chair dans la réalité du présent.
Dans un espace nu, quelques chaises sur le côté, quelques accessoires, une caméra et un écran, les acteurs entrent sur scène comme on entre sur un ring : pour en découdre, par la parole assénée, par les punchlines dont Racine a le secret, par l’incarnation la plus concrète qui soit.
L’histoire est la même depuis 400 ans : Oreste aime Hermione ; Hermione hait autant Pyrrhus qu’elle ne l’aime ; Pyrrhus, maître des lieux prêt à tout pour posséder la seule femme qu’il ne peut avoir, Andromaque ; et enfin Andromaque, troyenne captive, elle et son fils, derniers représentants d’un peuple soumis à un génocide.
Les thèmes n’ont pas changé : la question de la réciprocité en amour, aimer et vouloir être aimé en retour, la souffrance de ne pas l’être et in fine le désir de vengeance.
Les serviteurs raciniens sont ici devenus les « meilleur.es ami.es » n’ont qu’un objectif : éviter que la même tragédie ne se reproduise à chaque représentation… Mais rien n’y fera. Une tragédie reste une tragédie et quels que soient les efforts pour s’y soustraire, le sang coulera et la détresse d’un Oreste assassin et abandonné résonnera comme un écho à l’immense solitude de l’être humain d’hier et d’aujourd’hui.
Le projet Andromak est né de la rencontre entre les promotions d’élèves de l’école de cinéma Kourtrajmé
et le metteur en scène de théâtre Cyril Cotinaut, formé à l’ENSATT et associé au Théâtre National de Nice puis de La Garance – Scène Nationale de Cavaillon. D’une hypothèse pédagogique (inscrire les élèves d’une école de cinéma dans un travail sur une langue complexe, pour ne pas dire étrangère, sur un plateau de théâtre) à la réalisation d’un véritable spectacle vivant, c’est bien la qualité du travail de laboratoire autour d’Andromaque de Racine qui nous a convaincus de la pertinence du projet.
Les 8 interprètes de cet Andromak sont aujourd’hui des acteur.trices marqué.es par l’esprit collectif qui les a réunis pendant plusieurs mois. Venus au départ pour faire du cinéma, l’enseignement dispensé par Sébastien Davis, Ludivine Sagnier et l’ensemble des intervenants de l’école a approfondi leur désir d’être des artistes autant que des interprètes, au service de propositions artistiques ambitieuses et exigeantes.
Pour ce 1er spectacle, ils sont mis en scène par Cyril Cotinaut, dont l’expérience sur les ressorts de la tragédie antique et classique s’est construite au travers de formations dispensées en Conservatoires (Nice, Avignon, St- Denis-de-la-Réunion…) et écoles supérieures de théâtre (ERAC, ESNAM) ainsi que par plusieurs spectacles de tragédie antique (Electre et Antigone de Sophocle ; Oreste et Les Suppliantes d’Euripide ; Agamemnon d’Eschyle) et classique (Bérénice de Racine ; Timon d’Athènes et Hamlet de Shakespeare) joués sur de grandes scènes nationales françaises.
«J’ai toujours cherché à combiner plusieurs exigences dans mes spectacles.
Une exigence pédagogique déjà, car toute création est une recherche qui place acteurs et metteur en scène en position d’apprenants. Chaque spectacle est un territoire d’apprentissage fécond.
Une exigence ensuite quant à l’intelligence et à la place de l’acteur, reconnu comme créateur à part entière du spectacle.
Une exigence de contemporanéité enfin, tant sur la forme du spectacle que sur la pertinence de thèmes en résonance avec notre époque. Je crois que le théâtre, en plus de réunir des hommes dans un même lieu et dans un même temps, est également une passerelle entre le passé (le texte et son auteur), le présent (les acteurs en jeu) et l’avenir (la résonance pour les spectateurs).
Dans ce spectacle, il s’agit de provoquer une rencontre la plus réelle et la plus sincère qui soit, un mariage entre la nature brute des acteur.trices de Kourtrajmé et les personnages de Racine qui ne le sont pas moins.
Ce spectacle, c’est précisément le point de rencontre entre la modernité des acteur.trices, leur prose, leur expérience de vie au classicisme de Racine.
Pour se faire, j’ai pris le parti de mélanger les alexandrins de la fable d’Andromaque aux récits, réels et en prose de la vie des interprètes sur le plateau, afin de créer des connexions intimes, fulgurantes, voire philosophiques qui éclairent le texte sous un jour résolument contemporain ».
« La vraie tragédie ici, c’est que cette pièce, vieille de 400 ans, ait encore quelque chose à dire à notre époque… »
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