grand pays

Collectif La Bleu d’Armand
Texte de Faustine Noguès

Château Rouge
mercredi 23 novembre à 20h30
jeudi 24 novembre à 19h30
vendredi 25 novembre à 20h30
durée : 1h40
Petit Théâtre
Placement libre

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l’équipe

Un spectacle présenté par le Collectif Le Bleu d’Armand

Texte Faustine Noguès
Jeu et mise en scène David Bescond, Nolwenn Le Doth, Anna Pabst, Thibault Patain
Création sonore et vidéo Nicolas Maisse
Création lumière Juliette Besançon
Costumes Anne Dumont
Scénographie Claire Gringore
Assistante à la mise en scène Faustine Noguès
Chargée de production et diffusion Rachel Verdonck

Production : Le Bleu d’Armand
Coproduction : Château Rouge, scène conventionnée d’Annemasse / Théâtre La Renaissance / Théâtre des Carmes / Théâtre l’Entre-Pont / Théâtre La 2Deuche
Soutien : Crédit Mutuel Enseignant
Le spectacle reçoit l’aide de la DRAC Auvergne Rhône-Alpes, de la Région Auvergne Rhône-Alpes et de la Ville de Lyon.

Bord de scène

Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du jeudi 24 novembre.

note d’intention

La notion de délit de solidarité est le point de départ de notre travail.
D’un point de vue individuel mais aussi juridique.
Face à notre devoir moral et éthique de fraternité, sommes-nous prêts à désobéir aux lois ?
À l’heure où les initiatives individuelles et collectives d’aides aux réfugiés se multiplient, que prévoit justement la loi face à la réalité de l’immigration clandestine ?
Un jour, en France, la solidarité est devenue un délit.
Cédric Herrou en est devenu, malgré lui sans doute, le symbole.
Ses procès ont permis que le Conseil Constitutionnel se prononce pour la première fois, le 6 Juillet 2018, sur la valeur constitutionnelle du principe de Fraternité.
Nous souhaitons faire renaître sur scène ce débat, celui du procès de délit de solidarité et plus largement le débat de la politique migratoire et de la reconnaissance du principe de fraternité par le Conseil Constitutionnel.
Reconstituer un tribunal fictif et s’intéresser au processus juridique et politique.
Nous souhaitons placer notre propos dans la fiction pour nous permettre une prise de recul sur l’actualité mais aussi une plus grande liberté dans la construction de notre récit et de ses protagonistes. La fiction sera aussi un pilier de la dimension ludique et universelle.
Parallèlement nous souhaitons faire apparaître des situations où ce même débat a lieu dans la sphère privée.
Donner à voir la complexité de la question de l’engagement militant, de la désobéissance civile et de la construction d’une figure de leader médiatique.
Faire aussi entendre les contradictions et les paradoxes de chaque être humain, qui plus est lorsque nous sommes confrontés à notre engagement citoyen et politique.
L’enjeu de cette création est de reconstituer une tribune qui fasse la place belle aux orateurs et à la rhétorique, et de fait aux acteur·rice·s.

David Bescond, Nolwenn Le Doth, Nicolas Maisse, Anna Pabst et Thibault Patain

avant-propos de l’autrice

Cédric Herrou est un personnage qui a un ton. En 2020 sort son livre Change ton monde, dans lequel il raconte son parcours humanitaire. Il dira dans la presse que la forme du récit s’est imposée à lui, il était hors de question d’écrire, comme le suggérait son éditeur « un essai sur l’immigration et l’asile, un truc très gauchiasse » (Le Monde, 26 décembre 2020). Dans ce livre, il raconte la première fois qu’il a pris en stop une famille qui marchait sur le bord de la route : « Mais que font ces gens-là sur la route ?
J’ai cru voir des gosses… La nuit est si obscure, ils n’ont pas de lampe, j’ai peur qu’ils se fassent écraser.
Fait chier. »
Fait chier. C’est de là que je pars pour écrire le texte. Cédric Herrou ne se lamente pas, ni sur les épreuves traversées par les personnes qu’il aide, ni sur son sort à lui qui enchaîne les passages devant la justice. Il ne s’épanche pas en déplorations. Il dit juste « fait chier » en voyant des gens en danger sur une route sans éclairage, il arrête sa camionnette, et il s’excuse de les faire monter au milieu de caisses d’oeufs. C’est aussi simple que ça.
Fait chier. Pourquoi, à l’école, nous apprendre fièrement la devise Liberté, Égalité, Fraternité, pour nous demander par la suite de tracer notre route quand celle-ci croise celle d’individus en danger, simplement parce que ces derniers sont considérés comme des personnes en situation irrégulière ?
Les personnages de cette pièce rencontreront des situations les poussant à venir en aide à autrui.
Inspirés par Cédric Herrou, ils pratiqueront le fait chier. Ils préfèreront sortir au cinéma ou chez des amis plutôt que de passer des soirées à s’échiner pour comprendre comment remplir au mieux le dossier de demande d’asile d’un mineur isolé. Ça les fera chier, mais ils le feront quand-même parce qu’ils ne voudront pas chausser les lunettes qui permettent de ranger l’humanité dans des situations régulières ou irrégulières. Ils lutteront contre ces termes, contre les incohérences de l’administration,
contre son absurdité. Ils s’épuiseront pour pallier les manquements de l’État, simplement parce qu’ils refuseront de vivre dans le déni.
Parmi ces personnages, il y aura de simples citoyens mais aussi des élus et des professionnels de la justice. Pour ces derniers, le fait chier sera de plus grande envergure, parce que les responsabilités et le pouvoir que leur accorde leur profession leur permettent potentiellement d’impulser des changements à une plus large échelle.
Il y aura des victoires, comme la reconnaissance de la valeur constitutionnelle du principe de fraternité (il découle du principe de fraternité la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national, décision du Conseil Constitutionnel le 6 juillet 2018, suite au procès de Cédric Herrou).
Alors, on pourra quelques temps faire la fête, suspendre quelques instants la lutte etprovisoirement, arrêter de répéter fait chier.

Faustine Noguès

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