Arthur et Ibrahim
CHÂTEAU ROUGE
mardi 14 & mercredi 15 janvier
Grande Salle
Placement numéroté
Télécharger le programme à imprimer
Voir la page du spectacle
Un spectacle présenté par La Compagnie du Double
Texte et mise en scène Amine Adjina
Collaboration artistique Émilie Prévosteau
Avec Mathias Bentahar, Anne Cantineau, Antoine Chicaud, Kader Kada et la voix de Xavier Fagnon
Création lumière et régie générale Azéline Cornut
Scénographie Maxime Kurvers
Création sonore Fabien Alea
Costumes Majan Pochard – Robe réalisée par Émilie Pla dans le cadre de son projet de fin d’étude DMA costumier/réalisateur, sous la direction de Majan Pochard
Régie lumière Olivier Modol
Régie son Olivier Fauvel, Pierre Carré Administration, Production Adeline Bourgin
Production La Compagnie du Double
Coproduction Scène nationale de l’Essonne – Agora-Desnos • Le Tarmac – La scène internationale francophone • L’Estive – Scène nationale de Foix et de l’Ariège • Le Théâtre de la Passerelle – Scène nationale des Alpes du Sud Soutien Fonds SACD Théâtre • de l’Association Beaumarchais – SACD et de l’ADAMI.
Projet bénéficiant du Fonds d’Insertion pour Jeunes Comédiens de l’ESAD – PSPBB.
Production réalisée grâce au soutien de la DRAC Centre-Val de Loire et de la Région Centre-Val de Loire.
Accueils en résidence Le Théâtre de Choisy-le-Roi, scène conventionnée pour la diversité linguistique • La Halle aux Grains, Scène nationale de Blois • Le Théâtre de la Passerelle – Scène nationale des Alpes du Sud • la Scène nationale de l’Essonne – Agora-Desnos et Le Tarmac – La scène internationale francophone.
Note d’intentions
C’est pendant mon expérience d’acteur sur le projet Master écrit par David Lescot, et mis en scène par Jean-Pierre Baro lors de la saison 15-16 dans le cadre du festival Odyssées en Yvelines auThéâtre de Sartrouville où nous avons joué plus de 70 fois dans les classes de 4ème et 3ème que j’ai eu l’idée de ce texte.
Master est un cours de hip-hop qui va se transformer en clash entre l’élève et le prof sur fond d’histoire de France, de misère sociale, etc…
Master est un projet sur la contestation, et son apprentissage à l’intérieur de la structure scolaire.
En voyant la réaction des jeunes, face à ce qu’on leur proposait, en échangeant avec eux après chaque représentation et en lien avec ce que je sens de la crispation des identités en France, j’ai pensé qu’un texte sur ces thématiques était plus que nécessaire, urgent.
Très vite, le désir d’écrire pour des jeunes, en France s’est imposé. Quand je dis jeune en France, je veux parler de la jeunesse dans sa diversité telle qu’elle existe en France et telle que je la vis. Cette jeunesse dont on parle si peu au Théâtre.
D’où ce titre, Arthur et Ibrahim, qui affiche volontairement les noms des deux enfants au centre de cette pièce. Des noms qui portent malgré eux histoires, symboles, fantasmes, projections, qui n’ont pas été choisis par ceux qui les portent et qui vont faire l’objet d’une tentative de transformation.
J’ai puisé dans ma propre histoire (jeune français d’origine algérienne) pour écrire ce texte. Et de ce qu’Abelmalek Sayad nomme la double absence pour construire la figure du père et son impossible ancrage à un territoire. Il n’est ni de là-bas (Algérie) parce qu’il n’y est plus, ni d’ici (France) parce qu’il ne s’y sent pas chez lui. Il vit dans un fantasme qui est une bulle, qui empêche l’appartenance à un territoire.
L’endroit de la souffrance se situe exactement au niveau de cet empêchement : l’impossible appartenance à une terre.
Mes parents, tous deux algériens arrivés en France dans les années 70, ne se sont jamais considérés comme Français. Pour autant, moi qui suis né à Paris en France, je me définis comme français, c’est le territoire sur lequel je vis, c’est la communauté à laquelle j’ai décidé d’appartenir.
L’idée première de ce texte, la première vision est la suivante : un jeune garçon ne veut plus jouer avec un autre parce qu’il n’est pas arabe.
De cette idée première se déplie une série de questions : Pourquoi est-ce que le jeune garçon en vient-il à agir de la sorte ? Pourquoi se définit-il arabe plutôt que français ? Qu’est-ce qu’être arabe ?
Quels rôles ou influences ont les adultes sur ces comportements ? Comment réagissent-ils ?
Arthur et Ibrahim sera l’histoire d’une amitié, renforcée par l’idée qu’on ne peut pas faire l’économie de l’expérience. C’est l’expérience qui construit les liens que nous avons avec l’autre. Tous les discours de stigmatisation tentent d’empêcher qu’une expérience soit faite, pour creuser les divisions.
Arthur et Ibrahim aborde l’héritage de l’histoire entre la France et l’Algérie (notamment la Guerre d’Algérie). Histoire dont on parle si peu et qui est pourtant inscrite dans les corps. Au sens où Frantz Fanon en parlait, des corps aliénés et qui transmettent leurs aliénations.
Arthur et Ibrahim est une comédie pour tenter de contrer la période obscure dans laquelle nous sommes. Une période de repli. Par le rire, de déjouer ce qu’on nous décrit comme grave et sérieux.
Sans masquer les réalités, je souhaite que ce texte puisse permettre qu’une parole s’échange.
Amine Adjina
La Compagnie du Double a été créée en 2012, à Saint-Ay (Loiret – 45). Elle est co-dirigée par Émilie Prévosteau, actrice et metteuse en scène et Amine Adjina, acteur, auteur, metteur en scène et scénariste. Formés à l’ERACM (École Supérieure de Théâtre à Cannes et Marseille), leurs sensibilités communes pour l’écriture les amènent très vite à travailler ensemble. Leur recherche principale se porte sur l’art de l’acteur.rice, les formes théâtrales et les récits contemporains. L’idée du Double pose intrinsèquement les questions d’identité, de ressemblance/dissemblance, de frontières, et porte un déséquilibre contenu dans le geste créatif du binôme.
Ibrahim
D’abord il faut qu’on change ton nom.
Arthur
Trop bien. Je vais avoir un nouveau nom.
Ibrahim
Ouais pour que ça soit plus facile. Parce qu’avec Arthur, personne croira que t’es arabe
Arthur
On pourrait m’appeler Mohamed.
C’est arabe Mohamed, non ?
Ibrahim
Oui mais c’est trop arabe
C’est même 100% arabe
Tu peux pas devenir arabe comme ça à 100%
Faut qu’on le fasse par étape. Sinon ça va être trop brutal. Et puis Mohamed, j’en ai marre.
J’ai un oncle qui s’appelle Mohamed. Mon grand-père s’appelait Mohamed. Mon cousin, Mohamed. Le copain de mon père, pareil
Y a trop de Mohamed autour de moi
J’ai l’impression que tout le monde s’appelle Mohamed. On dirait qu’ils ont peur qu’on les prenne pour autre chose que des arabes. Même le boxeur des Amériques, il s’appelle Mohamed
Alors pas Mohamed .
*********
Le père
Et les autres dans ta classe
Comment ils s’appellent ?
Ibrahim
Ben y a Pierre, Mamadou, Rachid
Le père
Rachid !
Pourquoi tu joues pas avec Rachid
Au village, j’avais un copain qui s’appelait Rachid
Qu’est-ce qu’on a fait comme bêtises ensemble avec Rachid
Ibrahim
Mais Rachid il est con
Il a toujours zéro
On dirait que les arabes ont inventé le zéro pour Rachid .
à découvrir aussi…
le théorème du pissenlit
Théâtre | à partir de 9 ans
De Yann Verburgh • Mise en scène d’Olivier Letellier
Figure incontournable du théâtre jeune public, Olivier Letellier explore ici son thème favori : la puissance émancipatrice des enfants. Le Théorème du pissenlit pose un oeil critique sur le monde adulte pour inspirer aux enfants un souffle de révolte.
mardi 11 & mercredi 12 février
Ma mère c’est pas un ange…
Théâtre • Marionnettes | à partir de 7 ans
Turak Théâtre
Le Turak Théâtre poursuit son exploration de la famille et de la mémoire et compose une fable visuelle et musicale pour entrer, comme par magie, dans l’intimité d’une femme libre.
mercredi 19 février
Neige
Théâtre | à partir de 12 ans
Texte et mise en scène de Pauline Bureau
Dans ce conte d’aujourd’hui, mère et fille se poursuivent à travers les âges, le prince n’est pas si charmant et le chasseur nous apprend la douceur. Chaque personnage est le reflet d’un âge, d’un moment de vie.
mercredi 12 & jeudi 13 mars
Immaqaa, ici peut-être
Cirque| à partir de 10 ans
Conception et mise en scène de Mathurin Bolze
Hofesh Shechter nous propose un voyage au pays de nos émotions et de nos angoisses. Au royaume intime de nos rêves, l’esprit est roi.
jeudi 27 & vendredi 28 mars
ka-in
Cirque| à partir de 7 ans
Groupe acrobatique de Tanger & Raphaëlle Boitel
Connu pour ses époustouflantes pyramides humaines, le Groupe Acrobatique de Tanger s’associe à Raphaëlle Boitel pour cette création. Sans jamais tomber dans les clichés, KA-IN est un cirque dansé, élan de vie organique, puissant et drôle.
mardi 6 & mercredi 7 mai