La force qui ravage tout

CHÂTEAU ROUGE
mardi 28 février à 19h30
mercredi 1er mars à 20h30

durée : 2h
Grande Salle
Placement numéroté

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Un spectacle présenté par la Compagnie du Kairos

Comédie musicale pour 11 comédiens-chanteurs-danseurs et 4 musiciens

Texte, musique et mise en scène David Lescot
Assistant à la mise en scène Aurélien Hamard Padis
Chorégraphie Glysleïn Lefever
Assistant à la chorégraphie Rafael Linares Torres
Direction musicale Anthony Capelli
Scénographie Alwyne de Dardel
Assistant à la scénographie Claire Gringore
Assistante accessoires Inês Mota
Costumes Mariane Delayre
Perruques Catherine Saint Sever
Lumières Matthieu Durbec
Son Alex Borgia
Régie générale Pierre-Yves Le Borgne
Production Véronique Felenbok et Marion Arteil
Diffusion Carol Ghionda
Presse Olivier Saksik – Elektronlibre

avec
Candice Bouchet : Antonia ; L’Historienne ; Une ancienne camarade de parti de Mona
Elise Caron : Iris ; La Présidente de l’Assemblée nationale ; Une ancienne camarade de parti de Mona
Pauline Collin : Clyde ; Une nouvelle collègue de parti de Mona ; La régisseuse
Ludmilla Dabo : Mona
Matthias Girbig : Anatole ; Ambroise ; Un ancien camarade de parti de Mona ; Le présentateur de télévision
Marie Desgranges : Lilith ; Une ancienne camarade de parti de Mona ; La Femme de la billetterie ; Elohim
Alix Kuentz : Le Serveur du restaurant, qui est aussi le réceptionniste de l’hôtel ; Un ancien camarade de parti de Mona ; Le Régisseur général ; Elohim
Yannick Morzelle : Anandré ; Un nouveau collègue de parti de Mona ; Le journaliste de la chaîne parlementaire
Emma Liégeois : “Addio Corindo” ; Ludivine ; Une nouvelle collègue de parti de Mona
Antoine Sarrazin : Tobias ; Un ancien camarade de parti de Mona  ; Henri le régisseur stagiaire
Jacques Verzier : Cyriaque ; Booz ; Un nouveau collègue de parti de Mona

et
Anthony Capelli : Batterie
Fabien Moryoussef : Clavier, Violon
Philippe Thibault : Basse, Contrebasse
Ronan Yvon : Guitare, Mandoline

L’univers de la compagnie du Kaïros est celui d’un théâtre métissé, hybride, où le texte, la musique, le chant, interviennent à part égale, dans un dialogue et un échange constants. Les spectacles du Kaïros reposent sur l’écriture de textes originaux, et sur la composition et l’exécution d’une musique jouée dans le temps de la représentation. Ces objets scéniques visent à explorer et à inventer de nouveaux liens entre théâtre et musique, ils réclament des acteurs une aptitude à passer du parler au chanter, et exige des musiciens qu’ils soient aussi des acteurs. De même, les formes de jeu théâtral traversées par les spectacles du Kaïros explorent une gamme qui excède la simple interprétation dramatique : les comédiens seront tour à tour personnages, récitants, narrateurs, choreutes…
Le théâtre est pour David Lescot non pas le lieu d’une forme pure mais celui d’un métissage et d’un mélange sans cesse réinventés, le terrain où peuvent se mêler les expressions diverses qui sont les siennes : l’écriture dramatique et la poésie, la musique, la mise en scène, l’interprétation. C’est à travers cette hybridation que David Lescot cherche à fonder un lien nouveau avec le spectateur, qui le déloge de ses habitudes de réception de la chose théâtrale, non pas en le violentant, mais en le surprenant.

La Force qui ravage tout est une pièce sur l’amour.
Un amour conçu non pas comme sentiment idyllique, mais comme une force qui s’empare de nous et nous contamine, une sorte de maladie violente et incontrôlable, un principe dévastateur qui met tout sens à l’envers, ruine nos résolutions à l’ordre et à la raison, et déclenche en nous des comportements déments et anarchiques.
En somme, cet amour qui souffle sur les personnages de la pièce comme un vent de folie, est un véritable principe révolutionnaire, à l’échelle de leurs vies, suscitant des décisions insensées, opposées à tout calcul, à toute économie, à toute norme, à tout principe de rentabilité, d’équilibre ou d’intérêt. À la fois fatal et libérateur, il est pure dépense et même pure perte.
Cette vision renversante du sentiment le plus chanté par les poètes prend la forme d’une comédie musicale. Car dans la comédie musicale, les numéros chantés interviennent comme autant de décollements du réel, enchantements, lévitations émotionnelles que ne suffit plus à traduire la forme dramatique parlée.
Comédie musicale donc, puisque nous parlons de sort et de sorcellerie, d’envoûtements dont on ne sait plus dire s’ils sont funestes ou bénéfiques, et peu importe puisqu’ils produisent euphorie et frénésie, ces états extrêmes jamais mieux traduits que par la poésie et la musique.

Argument

L’histoire de La Force qui ravage tout m’a été lointainement inspirée par l’opéra baroque L’Orontea, du compositeur italien Antonio Cesti (1656). Dans cette œuvre, qui apparaît à premier abord comme un aimable divertissement, et qui a gardé assez mauvaise réputation à travers les siècles, à cause de son intrigue plus que légère, on a le sentiment que les personnages ne songent qu’à l’amour, qu’il est leur seule occupation, le seul but et moteur de leur existence. Dès lors, se dégage de cette vision du rapport amoureux une dimension presque inquiétante, frénétique et en tout cas très instable. On dirait les personnages possédés par une puissance qui les dépasse et les soumet, un principe passionnel bien éloigné d’une conception idéale de l’amour.

Au commencement de La Force qui ravage tout, on assiste donc à un extrait de L’Orontea, l’air de Silandra « Addio Corrindo », où elle passe en un instant d’un amant à l’autre. Or les spectateurs qui ont suivi cette représentation ce soir-là se mettent à se comporter de manière de plus en plus étrange et imprévisible, rebattant sans les cartes de leur vie sentimentale, puis se mettant à soumettre tous les autres aspects de leur existence au règne de l’amour. C’est lui désormais qui guide leurs comportements, leur mode de vie ou leurs choix professionnels.
On suivra donc les catastrophes occasionnées par cette folle nuit, et les péripéties vécues par le groupe de spectateurs dont le point commun est d’avoir assisté à la même représentation donnée ce soir-là.
La Force qui ravage tout est aussi une pièce sur l’art et la place qu’il occupe dans nos vies. Échangeant d’abord des propos sur le spectacle qu’ils viennent de voir, le groupe des spectateurs, qui est le véritable personnage de la pièce, se rend au restaurant, puis à l’hôtel. Selon une construction chorale, nous les suivrons les uns et les autres durant cette première nuit (blanche pour tous), puis au cours de la journée qui suit, et jusqu’à la nuit d’après. Au fil de ce temps continu se déroulent leurs histoires et leurs bouleversements, les relations qu’ils nouent, celles qu’ils brisent, celles entre eux resurgies du passé, situations absurdes, renversantes, drôles ou tragiques, mais qui laissera leurs vies sens dessus dessous.

David Lescot

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