Poursuivant sa pensée du théâtre comme la création d’une « assemblée humaine », Tiago Rodrigues, nouveau capitaine du Festival d’Avignon, dresse le portrait d’humanitaires tenus à l’impossible face à la souffrance et à la violence du monde.
Pour écrire ce spectacle, Tiago Rodrigues, auteur et metteur en scène, s’est porté à la rencontre d’humanitaires résidant à Genève. Une immersion singulière, bouleversée par la pandémie et menée à partir d’un constat : s’il ne peut comme artiste changer le monde en s’engageant comme ces personnes pour des causes diverses, comment toutefois faire parler ces individus de leur action, entre travail et vie personnelle ? Dans la mesure de l’impossible est né d’entretiens avec des employés de la Croix-Rouge et de Médecins sans frontières, du désir de voir le monde par leurs yeux. Ces récits d’hommes et de femmes nous donnent à voir autrement un milieu complexe dont Tiago Rodrigues révèle la nature tragique : s’engager tout en réalisant combien il est difficile de changer le monde. Une telle conviction relève presque de l’héroïsme, que l’artiste accompagne avec une véritable inventivité scénique pour enrichir notre regard sur le monde. Avec pudeur, il met en perspective le regard de ces humanitaires qui voient l’horreur chaque jour, contraints à d’insoutenables décisions. Tiago Rodrigues se fait le passeur de la réalité concrète de ces femmes et ces hommes revenus de régions où ne règne plus que le chaos. Il compose un majestueux oratorio sur « l’enfer sur terre » poignant et poétique, aussi intime que politique.
En français et en anglais, plus rarement en portugais et en espagnol, le texte (surtitré) de Tiago Rodrigues nous pousse, par le biais de faux airs de quotidienneté, vers des réflexions d’une ampleur inattendue. À la croisée de l’abstraction et de la corporalité, le théâtre du nouveau directeur du Festival d’Avignon, une fois de plus, en impose. Il révèle des lignes de tension surprenantes, traversées de beauté. »
Venez-vous faire chouchouter par l’équipe de Château Rouge.
mercredi 24 janvier
La comédie de Genève
Texte, mise en scène : Tiago Rodrigues Avec : Adrien Barazzone, Beatriz Brás, Baptiste Coustenoble, Natacha Koutchoumov et Gabriel Ferrandini, musicien Traduction : Thomas Resendes Scénographie : Laurent Junod, Wendy Tukuoka, Laura Fleury Composition musicale : Gabriel Ferrandini Lumières Rui Monteiro Son Pedro Costa Costumes et collaboration artistique Magda Bizarro Assistanat à la mise en scène Renata Antonante Direction de production Julie Bordez Chargée de production Pascale Reneau Diffusion Emmanuelle Ossena Régie générale et plateau Michael Bouvier Régie lumière Etienne Morel Régie son Linus Johansson Fabrication décor Ateliers de la Comédie de Genève
Production : Comédie de Genève Coproduction : Odéon-Théâtre de l’Europe – Paris / Piccolo Teatro di Milano, Teatro d’Europa / Teatra Nacional D.Maria II – Lisbonne / Équinoxe, Scène nationale de Châteauroux / CSS Teatro stabile di innovazione del FVG – Udine / Festival d’Automne à Paris / Théâtre national de Brestage – Rennes / Maillon, Théâtre de Strasbourg, Scène européenne / Centre dramatique national Orléans – Val de Loire / La Coursive, Scène nationale de La Rochelle Avec la collaboration du CICR – Comité international de la Croix-Rouge et de MSF – Médecins Sans Frontières Spectacle créé le 1er février 2022 à la Comédie de Genève Beatriz Brás chante Medo d’Alain Oulman d’après un poème de Reinaldo Ferreira.