Cette légende, celle-là qu’on raconte aux enfants : à l’heure de sa Mort, revoir toute sa vie.
Louis retourne dans ce PAYS LOINTAIN pour aller annoncer à sa famille sa mort prochaine. Dire une dernière fois au revoir, essayer. Expliquer, excuser une trop longue absence et finir par ne rien dire, tout en parlant beaucoup. Mais il ne revient pas seul. Son ami de longue date et toute la bande des morts qui ont longé sa vie ont fait le voyage avec lui. Amies, amants, rencontres avortées, espérées ou regrettées, toutes éclairent un dernier retour sur soi, vers soi, pour être peut-être, presque, prêt à partir quand l’instant sera venu.
Dans ce PAYS LOINTAIN, on croit lire entre les lignes quelque chose de l’auteur Jean-Luc Lagarce, mort peu de temps après avoir écrit cette dernière pièce. Ce voyage, c’est peut-être le sien, celui de Louis, de tous les Louis qui ont quitté une petite ville loin de tout. Le retour de toutes celles qui ont abandonné, perdu, trahi, renoncé, oublié quelqu’un et quelque chose sur la route. Ce PAYS LOINTAIN, c’est l’écho de toutes les voix qui ont fait une vie, où s’expriment les vivants comme les morts, les remords comme les regrets.
mAthieu Bertholet s’aventure pour la première fois dans les méandres de langue de Lagarce pour aller faire sonner les corps, additionner les figures et dessiner un monument à la mort d’un jeune homme, à la mémoire d’un jeune auteur.
Texte Jean-Luc Lagarce Mise en scène Mathieu Bertholet Jeu Raphaël Archinard, Pierre-Isaïe Duc, Louka Petit-Taborelli, Lisa Veyrier, Lucie Zelger