Lazzi

Théâtre des Bouffes du Nord Texte et mise en scène de Fabrice Melquiot
Archivé Création
théâtre
Du 29 au 30 septembre
© Christophe Raynaud de Lage

Fabrice Melquiot a écrit Lazzi pour deux formidables comédiens, Philippe Torreton et Vincent Garanger, une histoire d’amitié, une comédie minée par l’absence de femmes ; celles qui écrivent en silence l’histoire de deux hommes abandonnés l’un à l’autre.

Lazzi évoque la fermeture d’un vidéoclub qui serait le dernier au monde. Voilà : deux hommes ont aimé des films, deux hommes les louait pour une petite somme, deux hommes rêvaient de cinéma, ils en parlaient volontiers avec des clients surannés qui faisaient de leur vieux magnétoscope un fétiche adoré, avant que la poussière n’envahisse tout, avant que le monde tourne, avant Netflix, avant Amazon, avant le streaming. Ils partent s’installer à la campagne, se refaire, se reprendre, se retrouver. Retour à la nature et maison hantée : c’est le programme. Car le fantôme d’Orson Welles n’est jamais loin, lui qui veille sur ce Quichotte implosif et son Sancho volcanique – un veuf, un divorcé, perdus l’un et l’autre sous la Voie Lactée, en attente d’un futur sensé. La notion de sujet est flottante, ambiguë, éclatée. La pièce ne traite d’aucun sujet. Sur la table de travail, quel était le vrac qui est toujours pour moi le sujet le plus juste qui sous-tend un projet ?
Il y avait ces deux hommes-là, leurs réponses à des questions posées, il y avait l’amitié, une grande idée de l’amitié, une anecdote rapportée par un ami qui travaillait dans le dernier vidéoclub de Suisse, une citation de Godard ancrée dans mes années lycéennes, une maison dans le Morvan, le souvenir de sept moutons que j’ai eu envie de frapper à mains nues et puis quelques films de Rouch, Carax, Welles. Le sujet de la pièce, c’est cette petite pile d’images et de sensations, qui se heurtant finissent par produire un monde.

Je crois pouvoir dire que Lazzi est une comédie. Une comédie minée par l’absence de femmes ; les femmes absentes y écrivent en silence l’histoire de deux hommes abandonnés l’un à l’autre, au seuil de tout. Et au bout du générique final, une question, implicite, planquée : où est le rêve jamais rêvé ? Celui qu’on rêve de cueillir quand on se sent perdu face à la brutalité du réel, face à l’insondable présent.
Sans ce rêve vierge de tout rêveur, est-ce qu’on peut recommencer une vie ?

Fabrice Melquiot

Un spectacle présenté par le Théâtre des Bouffes du Nord

Texte et mise en scène Fabrice Melquiot

Avec Vincent Garanger, Philippe Torreton

Scénographie Raymond Sarti
Musiques Emily Loizeau
Son Sophie Berger
Lumières Anne Vaglio
Costumes Sabine Siegwalt
Conseil chorégraphique Ambra Senatore
Assistante à la mise en scène Mariama Sylla
Odorama Aglaé Nicolas
Musique enregistrée
Musique
Emily Loizeau Arrangements Emily Loizeau, Boris Boublil, Csaba Palotaï et Sacha Toorop Guitares Csaba Palotai Claviers et basse Boris Boublil Batteries et percussions Sacha Toorop Mixage Sébastien Bureau

Régie générale/plateau Ian Durrer
Régie lumières Gwennaëlle Krier
Régie son Sophie Berger

Production : Centre International de Créations Théâtrales / Théâtre des Bouffes du Nord
Coproduction : Château Rouge – scène conventionnée d’Annemasse / Les Célestins – Théâtre de Lyon / Ma scène Nationale – Pays de Montbéliard / Théâtres en Dracénie / La Maison – Nevers, scène conventionnée art en territoire / Théâtre L’Eclat – Pont-Audemer / Le Parvis – Scène Nationale Tarbes Pyrénées / Salle Gérard Philipe, Théâtre de Bonneuil sur Marne

Lazzi de Fabrice Melquiot est publié et représenté par L’ARCHE – éditeur & agence théâtrale. www.arche-editeur.com

Un spectacle présenté dans le cadre des Colporteurs.