Queen Blood
Chorégraphie d’Ousmane Sy
CHÂTEAU ROUGE
Samedi 26 mars à 19h30
Durée : 1 h
Grande Salle
Placement numéroté
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L’équipe
Chorégraphie Ousmane Sy
Assistante chorégraphe Odile Lacides
Interprètes Cynthia Casimir, Valentina Dragotta, Dominique Elenga, Nadia Gabrieli Kalati, Mwendwa Marchand, Audrey Minko, Stéphanie Paruta
Lumières Xavier Lescat
Son et arrangements Adrien Kanter
Costumes Hasnaa Smini
Le spectacle
Du hip-hop au féminin
Les sept danseuses de Queen blood nous entraînent sur le ring formé par la piste de danse, délimitée par des spots lumineux au sol. Suivant la partition écrite par Ousmane Sy, (…) elles brisent les codes et déforment les allures et postures ordinairement associées à la féminité.
Les représentations sont ébranlées par des mouvements d’ensemble qui sont parfois judicieusement décalés et des solos avec une dynamique de « battle ». Le rythme global et celui de chaque séquence est heurté, porté par une musique house retravaillée, entraînante et entêtante, faite de boucles et de répétitions. Le corps même des danseuses produit du rythme, avec leurs claquements de main, les crissements de leurs baskets sur le tapis de danse et des cris d’encouragement. Une rupture est notable et rappelle qu’un autre enjeu est au coeur de cette chorégraphie : il s’agit d’une chanson de Nina Simone, Four Women, qui revient sur les discriminations due à la couleur de peau. Les danseuses nous invitent alors à observer de micro-gestes heurtés, lors de séquences intenses, qui entrent en continuité avec des moments plus lumineux, qui reflètent l’engouement de jeunes femmes décomplexées.
Ousmane Sy
Depuis ses premiers footworks il y a bientôt trente ans, Ousmane Sy (1975-2020) s’attache à traduire en danse sa fascination pour le mouvement concerté d’une équipe de football. Son univers artistique, présent sur des terrains multiples, se compose de passements de jambes, de courses croisées, d’échanges transversaux entre le dance floor et la scène et d’un irrépressible désir de dépassement de soi à travers le groupe.
Un pied dans le club, l’autre dans le battle : c’est entre ces espaces d’expression qu’Ousmane, dit « Babson » revendique son appartenance à la house dance jusqu’à en devenir un des ambassadeurs majeurs en France. En décrochant le titre du « Battle of the ear » en 2001 avec Wanted Posse, il porte la « French touch » au sommet de la scène internationale en transposant, au centre du défi, la gestuelle androgyne inspirée des boîtes de nuit new-yorkaises. Loin de s’interrompre aux frontières du plan Marshall, sa danse s’intéresse progressivement à ce que la rythmique house porte d’histoires croisées et de filiations afro-descendantes. Ainsi naît l’« Afro House Spirit », style contemporain empreint de l’héritage des danses traditionnelles africaines et antillaises.
Par la mise en scène, l’instigateur des soirées All 4 House, s’applique à accorder les cheminements individuels des danseuses du groupe Paradox-Sal, qu’il forme à la house dance depuis des années, au cours d’une création en plusieurs actes. Les interprètes y relatent leurs féminités en mouvement ; de la quête de reconnaissance de leurs pairs, dans Fighting Spirit, au passage de l’intime à l’émancipation, avec Queen Blood.
Ousmane Sy poursuit par le geste chorégraphique une recherche esthétique influencée autant par le corps de ballet, que l’esprit freestyle du hip hop ou les combinaisons tactiques du sport à onze, traversé par la conviction que l’identité s’accomplit au service de l’entité.
La House music comme langage commun
Le combat d’Ousmane Sy était de montrer que la House music était une culture à part entière, et quand on comprend ça, quand on comprend d’où ça vient, on comprend aussi la danse.
C’est une culture de club, et dans un club, il n’y a pas que des danseurs, il y a des gens avec plein d’influences et d’origines différentes, qui ont, du coup, dans leurs corps, des informations différentes, et ce qui réunit tous ces gens, c’est la musique, et la rythmique rapide. Pour Ousmane Sy, la house dance devait être le langage commun, pour lequel on pouvait tous avoir un accent.
Odile Lacides, danseuse membre du groupe Paradox-Sal et assistante à la chorégraphie
PARTENAIRES
Une création All 4 House
Production : Garde Robe
Production déléguée : CCNRB Le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, dirigé par le collectif FAIR-E, est une association subventionnée par le ministère de la Culture (Direction régionale des Affaires culturelles / Bretagne), la Ville de Rennes, le Conseil régional de Bretagne et le Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine.
Co-productions : Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines I Fondation de France – La Villette 2018, La Villette 2019 / Centre de la danse P. Doussaint GPS&O / Centre chorégraphique national de La Rochelle I Compagnie Accrorap – Kader Attou / Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne I Compagnie Kafig direction Mourad Merzouki dans le cadre de l’accueil studio
Avec le soutien de la DRAC Ile de- France au titre de l’aide au projet 2017, l’ADAMI, Arcadi Ile-de-France, la Ville de Paris au titre de l’aide à la résidence 2018, Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines – Fondation de France – La Villette 2017, 2018 et 2019, la Maison Daniel Féry – maison de la musique de Nanterre, la Ville de Lille – Maisons Folie – FLOW et la Spedidam.
Cette œuvre a reçu le 3ème prix et le prix de la technique du concours Danse élargie 2018 organisé par le Théâtre de la Ville – Paris et le Musée de la danse – Rennes, en partenariat avec la Fondation d’entreprise Hermès.
Queen Blood a été créé le 28 mars 2019 à La Villette, Paris
Prochainement à Château Rouge
Floating flowers
B. Dance company | Po-Chang Tsai
Samedi 2 avril | 19h30
Le jeune chorégraphe taïwanais Po-Cheng Tsai nous offre tous les parfums d’Asie avec cette pièce ensorcelante inspirée d’une fêtes religieuses très populaires à Taïwan.
Ce spectacle, poétique et lunaire, est chargé d’une énergie rare et nous laisse le souffle coupé, devant cette incroyable ode à la vie.
14 duos d’amour
Yan Raballand
Vendredi 15 avril | 20h30
Plongez dans une cartographie amoureuse. Un amour en appelle un autre, ils s’enchainent dans notre œil, nos esprits, les suivants venant éclairer les premiers, comme un aller-retour entre l’intime de la relation et quelque chose de plus onirique, de plus fantasmagorique.
résonance
François Veyrunes et Christel Brink Przygodda
Mardi 3 mai | 19h30
François Veyrunes poursuit son exploration dans les tréfonds de l’humanité. Sept interprètes sont plongés dans une recherche existentielle, autour de la capacité de l’Homme à se métamorphoser.