La tendresse

CHÂTEAU ROUGE
mercredi 22 mai à 20h30
jeudi 23 mai à 19h30

Durée : 1h45
Grande Salle
Placement numéroté

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Un spectacle présenté par la compagnie Les Cambrioleurs

 

Avec Création du rôle : Bboy Junior (Junior Bosila), Natan Bouzy, Charmine Fariborzi, Alexandre Liberati, Tigran Mekhitarian, Djamil Mohamed, Romain Scheiner, Mohamed Seddiki ; en binôme avec : Saïd Ghanem, Guillaume Jacquemont

Mise en scène Julie Berès
Écriture et dramaturgie Kevin Keiss, Julie Berès et Lisa Guez avec la collaboration d’Alice Zeniter
Chorégraphie Jessica Noita

Production : Compagnie Les Cambrioleurs
Coproduction : La Grand Halle de La Villette, Paris / Les Tréteaux de France, CDN / La Comédie de Reims, CDN / Nouveau Théâtre de Montreuil, CDN / Théâtre Dijon-Bourgogne, CDN / ThéâtredelaCité, CDN Toulouse-Occitanie / Les Théâtres de la Ville de Luxembourg / Le Grand T, Nantes / Le Manège, Scène nationale de Maubeuge / Le Quartz, Scène nationale de Brest / Scène nationale Châteauvallon-Liberté / Théâtre L’Aire Libre, Rennes / Le Canal-Théâtre du Pays de Redon, Scène conventionnée d’intérêt national, Art et création pour le théâtre / Le Strapontin, Pont-Scorff / La Passerelle, Scène nationale de Saint-Brieuc / TRIO…S, Inzinzac-Lochrist – Scènes du Golfe / Théâtres de Vannes et d’Arradon – Théâtre de Bourg-en-Bresse, Scène conventionnée – Espace 1789, St-Ouen – Points Communs / Nouvelle Scène nationale de Cergy-Pontoise/Val d’Oise / Le Manège-Maubeuge, scène nationale / Espace des Arts, Scène nationale de Chalon-sur-Saône / Théâtre de St-Quentin-en-Yvelines, Scène nationale Avec le soutien du Fonds d’insertion de l’ESTBA, de l’ENSATT Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

Pour La Tendresse, nous sommes allés à la rencontre de jeunes hommes, pour questionner chacun sur son lien au masculin et à la virilité à travers différentes sphères intimes et sociales, la famille, la sexualité, le monde du travail, la justice, la projection dans l’avenir… Nous souhaitons raconter l’histoire de ces hommes qui se débattent avec les clichés du masculin, les injonctions de la société, les volontés de la tradition et les assises du patriarcat. Ensemble, nous avons ouvert un champ de questionnement : Peut-on s’inventer « homme » par-delà les cadenas normatifs ? Qu’est-ce qu’être un mec bien ? Quels sont leurs modèles ? Leurs héritages ? Comment se défaire des attendus de sa famille ou de sa communauté ? Comment sortir des attentes d’une sexualité dominante ? Quelles sont leurs fragilités ? Comment voient-ils leur avenir ? Comment conjuguer la vie intime et professionnelle ? Comment sortir de la compétition entre hommes ? Comment investir sa paternité ?
Les échanges que nous avons eus ont été d’une grande puissance : ils ouvrent des champs d’émotions et de réflexions mais aussi d’humour ; des capacités à modifier, loin de tous les discours préconçus, nos relations par-delà les assignations sociales, familiales ou traditionnelles.
Nous poursuivons notre désir d’élaborer un théâtre performatif dans un dispositif qui permette une adresse intime. Nous souhaitons une adresse directe au public susceptible de générer de l’empathie, de l’espoir et une libération.

 

Raconter par le corps et par les voix
L’écriture de La Tendresse est le fruit d’un long processus durant lequel se succèdent différentes étapes.
Tout d’abord, une phase d’immersion. À la manière de journalistes d’investigations, nous, les auteurs, nous sommes intensément documentés sur les questions du masculin en parcourant des essais sociologiques, philosophiques, documentaires. Sans devenir des spécialistes des questions de genre, il fallait, du moins, inscrire le sujet dans sa réalité socio-politique, mais aussi dans la façon dont il redessine les frontières de l’imaginaire, de l’intime. Certains mouvements de libération de la parole ont agi comme bissectrices dans l’imaginaire collectif. Il eût été impossible d’écrire ce spectacle de la même façon avant #MeToo.
Ce travail documentaire n’est pas que théorique. Il se double de rencontres auprès d’une quarantaine de jeunes gens, issus de milieux différents.

Cela permet de mieux comprendre notre sujet, de l’éprouver sensiblement, d’en circonscrire, autant que possible, les enjeux et la façon dont il irrigue toutes les sphères de la société.

Quel rapport les jeunes hommes ont-ils au désir ? À la sexualité ? À l’héritage parental ? À la violence ? Quelle place aux larmes, à la consolation de soi-même et des autres ? Comment envisagent-ils l’avenir ? L’argent ? Le fait de devenir père à leur tour ? Quel est l’homme idéal pour eux ? Nous questionnons aussi la place de la tendresse, puisque le titre de la pièce agit comme un programme souterrain.
Dans un temps parallèle, les auteurs ont travaillé à partir d’eux-mêmes, de leur imagination, de leurs souvenirs, de leurs nécessités, mais aussi à partir des thématiques nommées ensemble. Cela permet de concevoir des matériaux textuels qui s’affinent et se raffinent par la suite. Les textes sont envisagés comme des prises de paroles collectives et singulières, une partition rythmique.
Enfin, la rencontre déterminante avec les jeunes interprètes au plateau, tous issus de milieux différents, acteurs ou danseurs, a marqué une nouvelle étape décisive. L’écriture s’est enrichie et nourrie du travail de plateau dans un entrelacs avec les témoignages des interprètes dont parfois nous nous sommes inspirés, privilégiant ainsi ce jeu entre vérité et fiction, propre à susciter, nous l’espérons, la réflexion, l’humour et l’empathie chez le spectateur.

Julie Berès

Julie Berès

Dans le paysage théâtral français, Julie Berès a la caractéristique de traduire sur scène les contours d’un « espace mental », loin de toute forme de naturalisme, et de concevoir chaque spectacle comme un « voyage onirique » où se mêlent éléments de réalité et imaginaire poétique. Les images scéniques qui résultent d’une écriture de plateau polyphonique construisent un canevas dramaturgique, qu’il serait trop réducteur de qualifier de théâtre visuel. La notion de « théâtre suggestif » paraît plus juste : il s’agit en effet de mettre en jeu la perception du spectateur, en créant un environnement propice à la rêverie autant qu’à la réflexion.

Julie Berès passe la plupart de son enfance en Afrique. Lorsqu’elle arrive en France, à 18 ans, c’est avec l’intention d’y poursuivre des études de philosophie. Mais en 1997, elle intègre le Conservatoire national supérieur d’Art dramatique de Paris.
Avec Poudre ! (2001), elle fonde sa propre compagnie, Les Cambrioleurs. Dès ce premier spectacle, le ton est donné dans une mise en scène qui, comme l’écrit alors Libération, « mêle le féerique et le burlesque ».

Le goût d’une « dramaturgie plurielle », où interfèrent textes, scénographie, création sonore et vidéo, s’affirme plus nettement avec On n’est pas seul dans sa peau, créé en 2006. Avec ce spectacle, qui aborde la question sensible du vieillissement et de la perte de la mémoire, Julie Berès inaugure une méthode de travail qu’elle qualifie « d’immersion documentaire » : avec une scénariste, Elsa Dourdet, et un vidéaste, Christian Archambeau, elle partage pendant quelques temps le quotidien de personnes âgées vivant en maison de retraite, et multiplie des entretiens préparatoires avec des médecins, gérontologues, sociologues, etc.

Si elle assume pleinement les options de mise en scène et de direction d’acteurs, Julie Berès revendique une « pratique collégiale » dans l’élaboration des spectacles. Y concourent scénaristes, dramaturges, auteurs et traducteurs, chorégraphes, mais aussi scénographes, créateurs son et vidéo, n’hésitant pas à irriguer l’écriture théâtrale d’accents de jeu venus de la danse ou des arts du cirque, tout autant que des ressources offertes par les nouvelles technologies.

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mercredi 29 & jeudi 30 mai

PRÉSENTATION SAISON
24 • 25

mercredi 19 juin à 18h30

Frédéric Tovany et toute son équipe seront heureux de vous accueillir mercredi 19 juin à 18h30 afin de vous dévoiler la saison 2024•25.