Barulhos
Compagnie Malka
Chorégraphie Bouba Landrille Tchouda
Château Rouge
jeudi 13 octobre à 19h30
vendredi 14 octobre à 20h30
durée : 1h00
Grande Salle
Placement numéroté, assis
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l’équipe
Un spectacle présenté par la Compagnie Malka
Direction artistique & chorégraphie Bouba Landrille-Tchouda
Interprètes Antoine Bouiges, Hugo Ciona, Julia Derrien, Killian Drecq, Liesbeth Kiebooms, Jules Rozenwajn
Assistante à la chorégraphie Lyli Gauthier
Musique Yvan Talbot
Lumières et scénographie Fabrice Crouzet
Régie son Loïc Lambert
Costumes Claude Murgia
Production Compagnie Malka
Coproduction Château Rouge, scène conventionnée, Annemasse / Centre Chorégraphique National de Rillieux-La-Pape, Direction Yuval Pick / Le Grand Angle, scène régionale, Pays Voironnais
Avec le soutien MC2: Grenoble, scène nationale cie La Baraka / La Chapelle – Abou Lagraa & Nawal Aït Benalla
Bord de scène
Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du jeudi 13 octobre.
l’énergie de la passion
Je suis né au Cameroun. Je me souviens être arrivé à l’âge de 7 ans à Grenoble pour passer les vacances, chez mon oncle et ma tante. En fait, mes parents m’avaient envoyé en France, sans papier et sous un faux nom, pour y résider et…” Devenir quelqu’un “. Il m’a fallu beaucoup de temps avant de comprendre que ce n’était pas un abandon mais un acte de foi dans l’avenir.
Les premières années ont été difficiles, dans l’arrachement à mes parents, mes frères et soeurs, mon pays natal. Elles ont heureusement été adoucies par Ia bienveillance de toutes ces personnes, animateurs, éducateurs, responsables de structures socio-éducatives, professeurs à l’école, directeurs de théâtre, artistes… qui m’ont accordé leur attention. J’ai parfois traversé des périodes de doute. Je n’ai cependant jamais été un enfant perdu, je n’ai jamais été en panne de projet ni en manque d’amour pour mes concitoyens. Ces personnes formidables m’ont accompagné dans la vie pour bâtir l’être que je suis, totalement reconnaissant de leur affection, de leur soutien, de leur humanité. Lorsque je regarde en arrière, je ne peux m’empêcher de penser que mon parcours résonne à bien des égards avec l’actualité de ces dernières semaines et ces derniers mois. Je veux parler des réfugiés et de leur détresse.
D’une certaine manière, je suis un migrant, un enfant de France qui a bénéficié de l’ascenseur social et culturel, grâce aux institutions de la République. Elles ont contribué à mon éducation, elles m’ont appris la tolérance et l’ouverture, elles ont su me mettre sur ma voie.
Avec le corps, avec cette arme poétique que j’affûte chaque jour, j’ai appris à exprimer ce qui m’interpelle, ce qui me bouleverse secrètement, à partager mes interrogations, mon regard.
Danser m’a permis de franchir ce qui me paraissait infranchissable. Danser m’a permis d’espérer, de croire, de vivre avec les autres. Et que je me trouve à Rio où à Barcelone, aujourd’hui il me plaît de rappeler que ma danse est née à la Villeneuve, dans les rues de Grenoble, voici plus de vingt ans.
Récemment, sur une antenne radio, l’ethnopsychiatre et écrivain Tobie Nathan nous exhortait à « regarder les migrants comme des ambassadeurs potentiels de mondes nouveaux » 1. “ Quelle est votre richesse ? Qui êtes-vous que je ne suis pas ? Telle est la vraie question à leur poser “ disait-il. J’ai eu cette chance que de nombreuses personnes me l’aient posée à des moments clé de ma vie. Quelle est ma richesse ? Une énergie, une passion pour la danse et une profonde attention à l’endroit des autres. A mon tour, je souhaite devenir un ambassadeur de ce monde nouveau où la danse peut crée des espaces de paix. Un monde où Ia création permet d’entretenir et alimenter cette part d’humanité que les préoccupations du quotidien, les difficultés, voire les guerres peuvent parfois aliéner.
Je me suis ainsi construit, à travers et par l’autre. C’est dans ce mouvement, tendu vers l’autre, dans le respect de son entièreté, de son histoire, de sa culture, que j’ai grandi. C’est ainsi que mon écriture et mes projets ont trouvé à s’enrichir dans la confrontation et les regards croisés avec ces autres artistes, mus par la poésie et une rage d’être, celle de vivre pleinement, questionner notre temps et ses méandres.
le spectacle
A propos de Barulhos
Ce titre signifie, Bruits en portugais (brésilien). Au Brésil, on utilise ce mot pour parler de vacarme, des sons et bruits de la ville.
Au sujet des sons Les sons sont d’abord des vibrations qui se propagent dans l’air et atteignent ainsi nos tympans. Ils nous alertent ! Certains utilisent les sons et vibrations sonores pour accorder le corps…
intentions
Les sons et bruits du quotidien: les passants, les murmures, les cris, les sons de la ville, ceux qui parfois nous tendent vers une forme d’aliénation, de déshumanisation… ne sont pas que vacarme, ils dessinent un fond sonore et indiquent la persistance du monde et du temps qui passe, ils sont des vibrations et des rumeurs du monde. Ils disent aussi l’existence et nous racontent notre société.
L’absence totale de ses sons peux faire naître une sensation d’isolement, de solitude, de manque. Le silence qui en découle peux devenir une source d’inquiétude !
Avec Barulhos, je cherche à capter avec le corps, l’énergie de ces fragments, ces craquements du monde. Le son, quel que soit son origine devient l’élément central de la rencontre, de l’échange… Comment provoque-t-il des situations susceptibles de retisser du lien social, de retrouver l’autre ?
La bande son
J’imagine un dispositif sonore singulier réparti dans l’espace qui apportera une sensation d’immersion, un va et vient entre l’intérieur et l’extérieur, le bas et le haut, le jour et la nuit. Il réveillera les muscles, il excitera les esprits et les corps, il organisera les mouvements…
Bouba Landrille Tchouda
Prochainement à Château Rouge…
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